PROJET SATELLITE N° 7 MISSION ULYSSE |
Placée
sur orbite d'évasion, le 6 octobre 1990, la sonde européenne Ulysse, injectée
par un lanceur américain, a pour mission l'étude des pôles du Soleil. Cette
étude n'avait encore jamais été réalisée, et pour cause, de la terre, il est
impossible d'observer les pôles solaires. De manière plus générale, cette
observation est aussi impossible si l'observateur ou l'instrument d'observation
reste dans le plan de l'écliptique.
La
seule façon d'y parvenir est d'utiliser une orbite
héliocentrique fortement inclinée sur l'écliptique. Or nous savons tous
que pour sortir de l'écliptique, le coût en incrément de vitesse devient vite
prohibitif. Solution adoptée, celle d'utiliser un tremplin
gravitationnel sur une planète fournissant une forte réaction de
gravitation, permettant d'obtenir après survol, une inclinaison notable sur
l'écliptique. Le choix s'est donc porté sur la planète Jupiter.
Dans
cette étude nous souhaitons reconstituer aussi fidèlement que possible dans le
cadre des approximations habituelles de la sphère d'influence d'une planète, et
en l'absence de perturbations, le voyage de la sonde ULYSSE.
I PRESENTATION :
Afin
de ne pas gaspiller trop de temps et d'oublier l'essentiel du problème, des
routines sont fournies.
1°) OUTILS DE BASE A UTILISER :
L'étude
est typiquement celle d'un problème de Lambert, consistant à déterminer la conique
qui joint deux points donnés de l'espace en un temps fixé.
a)
EN LANGAGE PASCAL :
Vous
disposez d'une autre UNITE appelée CONSTYPE
qu'il faut impérativement utiliser parce qu'elle donne des types de variables à
déclarer (vecteur, tabparam,...), des constantes caractéristiques comme les
constantes de gravitation des astres
Pour
le calcul des positions d'un astre vous utiliserez les unités qui
donnent les éphémérides des planètes, nommées: TERRE.PAS ou TPU, JUPITER.PAS OU
TPU
D'autres
outils sont disponibles comme des unités de calcul scalaire (FONSCAL.PAS ou
TPU), vectoriel ou matriciel (FONVECT.PAS ou TPU).
Une
unité particulière TROIPOS.PAS ou TPU résout le problème de GIBBS.
Par
ailleurs vous aurez à votre disposition un logiciel élaboré en Pascal par
l'auteur appelé BIPOS
BIPOS.PAS
: Le source ( voir routines ) et BIPOS .TPU :une unité
exécutable, que vous pourrez intégrer dans vos routines si vous travaillez en
Pascal.
Ce
logiciel est une unité utilisable grâce à l' instruction USES mettant à votre
disposition une PROCEDURE appelée ELLIPSE2POINTS
dont le détail des entrées et sorties est rappelé à la rubrique routines. Cette procédure permet de calculer les paramètres orbitaux
d'une ellipse képlérienne joignant deux points donnés (par leurs coordonnées
héliocentriques ) à deux dates et heures connues.
PROCEDURE
ELLIPSE2POINTS(rd,ra:vecteur;duree:real;mu:real;var cas:integer;var
vitdepart,vitarrivee:vecteur);
rd, ra,
durée, mu : sont les arguments d'entrée de la procédure, avec des vecteurs dont
les composantes sont données dans le repère (héliocentrique avec Mus ou
géocentrique avec Mut):
rd le vecteur ( type défini dans constype.tpu) position
de départ, par ses trois composantes en km
ra le vecteur ( type défini dans constype.tpu) position
d'arrivée, par ses trois composantes en km
durée la variable durée du voyage en jours
mu la constante de gravitation de l'astre maître du jeu
(Mus pour le soleil, Mut pour la terre).
vitdepart,
vitarrivee, cas: sont les arguments de sortie de la procédure, avec :
vitdepart la vitesse absolue de départ en km/s
vitarrivee la vitesse absolue d'arrivée en km/s
cas un entier de 1 à 6, caractérisant le type de voyage à
moins de un tour complet, suivant le schéma ci-dessous.
0000
Enfin
vous disposez d'une autre UNITE appelée CONSTYPE
qu'il faut impérativement utiliser parce qu'elle donne des types de variables à
déclarer (vecteur, tabparam,...), des constantes caractéristiques comme les
constantes de gravitation des astres
Pour
le calcul des positions d'un astre vous utiliserez les unités qui
donnent les éphémérides des planètes, nommées: TERRE.PAS ou TPU, JUPITER.PAS OU
TPU
D'autres
outils sont disponibles comme des unités de calcul scalaire (FONSCAL.PAS ou
TPU), vectoriel ou matriciel (FONVECT.PAS ou TPU).
Une
unité particulière TROIPOS.PAS ou TPU résout le problème de GIBBS.
b ) OUTIL A
VOTRE DISPOSITION EN LANGAGE C++ :
Vous devrez résoudre
à de nombreuses reprises ( souvent en processus itératif ) le problème de Lambert qui consiste à déterminer une trajectoire
képlérienne joignant 2 points en un temps fixé, avec une solution elliptique ou
hyperbolique.
Deux de vos
prédécesseurs ont mis au point en langage C++ un programme qui résout ce
problème. Vous trouverez les routines sources et exécutable dans un ensemble LAMBERTC.ZIP. A vous le travail d'adapter cet outil pour résoudre
vos problèmes.
Pour ce qui est des planètes, vous pouvez aller chercher les éphémérides ou les paramètres orbitaux osculateurs, sur le site du BDL (http://www.bdl.fr/ BUREAU DES LONGITUDES) ou sur ce site lui même en téléchargeant un ensemble de routines en provenance du BDL : EPHEMBDL.ZIP
AIDES EN
PASCAL : Pour des
manipulations de dates hors programmation en C, vous pourrez utiliser DATE_CAL.EXE pour transformer une date julienne en date
calendaire et DATE_JULI.EXE pour une transformation inverse.
2°) DONNEES NASA SUR LA MISSION :
Ces
résultats seront la garantie de vos calculs. Naturellement, il ne faut pas
s'attendre à retrouver exactement les mêmes valeurs, mais vous vous en
approcherez avec une grande précision. Il ne faut pas oublier en effet : les
simplifications des sphères d'influence, la qualité médiocre des éphémérides
des planètes, les petites corrections de trajectoires que nous ne connaissons
pas.
a)
Paramètres orbitaux :
b)
Tableau de marche héliocentrique, avant le tremplin :
La
table qui suit donne les positions à partir de 10 jours après le départ de la
terre. Une correction de trajectoire a déjà eu lieu, pour "caler" la
sonde sur le bon rail.
Ci dessous, la suite des
données lors de l'approche de la planète Jupiter et de la descente hyperbolique,
au plus près de la planète
c)
Tableau de marche jovien :
Les
données suivantes concernent le survol de la planète Jupiter durant le
tremplin. Vous serez amenés à calculer avec précision la durée de la phase
jovienne.
d)
Tableau de marche héliocentrique, après le tremplin :
Ci-après,
les données concernant la sortie de la sphère d'influence de Jupiter et la
nouvelle orbite héliocentrique, sur laquelle la sonde pourra étudier les pôles
du soleil.
Nous
fournissons les deux tableaux de survol des pôles, car ils sont le but de
l'expérience.
e)
Problème des alignements Terre - Soleil - Sonde :
Outre
les problèmes compréhensibles d'éclipse, le quasi alignement des 3 corps pose
le problème des communications parasitées par les émissions en ondes
hertziennes du Soleil.
Il
faut donc impérativement éviter de programmer des opérations durant les phases
de conjonction ou d'opposition.
II TRAVAIL A FAIRE :
1°) TRAVAIL N°1 (SOMMAIRE) :
Ce
travail est destiné à prendre en main l' unité TROIPOS, à vérifier la théorie
de Gibbs et à prendre contact avec la trajectoire de la sonde Ulysse.
Le
16/10/1990 à 19 h 38 mn 19 s des corrections de trajectoire ont été faites et
la trajectoire d'Ulysse est définitive.
La
sonde Ulysse devrait rejoindre les parages de Jupiter.
Nous
donnons ici 3 positions de la sonde à 3 instants différents qu'il n'est pas
nécessaire de connaître :
Position
1 : r1 = ( 133.9136 106, 66.3173 106, 1.2114
106 ) km
Position
2 : r2 = ( 31.9174 106, 192.2332 106, 6.26728
106 ) km
Position
3 : r3 = ( -391.7042 106, 321.729 106,
13.93247 106 ) km
Vous
réaliserez un programme où utiliserez des outils existants pour calculer les
paramètres orbitaux de la sonde Ulysse.
Vous
vérifierez ainsi les valeurs fournies par la NASA en I, 2°), a).
2°) TRAVAIL N°2 ( PLUS IMPORTANT ) : CALCUL AFFINE DE LA PHASE
HELIOCENTRIQUE DU VOL ENTRE LES DEUX PLANETES :
Dans
cette partie on effectue une détermination approchée de la trajectoire de la
sonde.
Cette
trajectoire képlérienne relie 2 points: le point de départ hors sphère
d'influence de la terre, le 16/10 1990 à 19 h 38 mn 19 s à un point (à calculer
) de la sphère d'influence de Jupiter.
Se
déroule alors la descente vers la planète Jupiter survolée au plus près le 08/02/1992 à 12 H 04 mn 09 s, au rayon vecteur de 450490 km.
Présentons
une méthode permettant un calcul plus précis de la trajectoire héliocentrique.
Nous
fixons les deux dates :
De
départ td = 16 octobre 1990 à 19 h 38 mn 19,
d'un point de l'orbite héliocentrique que vous calculerez par ses composantes:
Date
d'arrivée au périgée de l'orbite hyperbolique de descente, ta = 08 février à 12 h 04 mn 9 s, vous déterminerez la
position de Jupiter, soit en utilisant l'unité Jupiter.tpu, soit en écrivant,
ce qui est mieux, au Bureau des Longitudes,. 77 Avenue Denfert-Rochereau, 75014
PARIS, TEL: 01 40 51 22 21
Nous
travaillons par approximations successives comme suit, partant de l'excellente
approximation qui consiste à dire que vue de la planète, l'asymptote d'arrivée
se confond avec le rayon vecteur d'arrivée.
Le
rayon de la sphère d'influence de Jupiter est noté Rsphère ou RS
NIVEAU 0
On
calcule l'orbite héliocentrique comme si elle joignait le départ le 16/10/1990
à Jupiter le 8/2/1992 aux deux dates fixées, grâce à BIPOSE.
On
en déduit la vitesse à l'infini par rapport à la planète Jupiter notée (Vinf)0
On
calcule donc ensuite le temps mis de descente (Dt)0 sur l'hyperbole d'arrivée.
NIVEAU 1
.à.n:
A
la limite de la sphère d'influence on obtient un nouveau rayon vecteur:
associée
à la nouvelle date.
On
évalue alors la nouvelle vitesse à l'infini et un nouveau temps de descente,
grâce à Bipos.
Quelques
itérations devraient suffire pour bien approcher l'orbite héliocentrique.
La
vitesse à l'infini devrait converger vers ce que l'on appelle la vitesse à
l'infini d'arrivée. La norme est-elle confirmée?
A
ce stade vous devriez avoir à nouveau confirmation de la valeur des paramètres
orbitaux de la trajectoire de la sonde Ulysse. Vous commenterez les résultats.
De
même vous devriez commencer à avoir confirmation des paramètres de l'hyperbole
de descente ( a, e ).De même se précisera la date d'entrée dans la sphère
d'influence de la planète. Indiquez cette date, comparez aux résultats NASA et
commentez.
3°) TRAVAIL N°3 :
Vous
calculerez à la date du tir depuis la terre :
La
vitesse de la terre ( Terre.tpu ou ephemeri.exe ou demande au bureau des
longitudes à Paris)
La
vitesse de la sonde Ulysse sur son orbite héliocentrique.
Vous
en déduirez la constante C3 du tir et comparerez avec la valeur annoncée C3 =
128.2 km²s-². Commentaires? Essayez aussi de retrouver l'orientation
de cette vitesse à l'infini dans le repère géocentrique équatorial associé à
J2000 ( Ascension droite et déclinaison).
4°) TRAVAIL N°4 (Le plus important et but de ce projet):
On
souhaite "doser" le tremplin pour parvenir à une forte inclinaison
orbitale de l'orbite héliocentrique, après survol de Jupiter. On adopte la
distance de survol de la planète, supposée fixée dans tout le travail n° 4.
NOTATIONS CONSEILLEES :
Vitesse à l'infini
d'arrivée Vitesse à l'infini
d'arrivée Rayon de la sphère d'influence |
|
Repère héliocentrique
J2000 XE ligne vernale, ZE nord écliptique |
|
Repère intermédiaire de calcul, pour l'hyperbole de descente. |
|
Rayon vecteur du périgée Unitaire focal Demi angle d'ouverture
des asymptotes Temps de descente |
|
Rayon vecteur
héliocentrique de Jupiter au temps t Vitesse héliocentrique
d'arrivée Vitesse héliocentrique de sortie |
Comment passer du repère écliptique
au repère intermédiaire:
Certes
ce repère intermédiaire essentiellement lié à la vitesse infinie d'entrée dans
la sphère d'influence de Jupiter, est commode pour l'étude du survol et l'est
moins pour le suivi des trajectoires héliocentriques. Vous serez donc amenés à
effectuer un changement de base, avec une matrice de passage P.
Comme
vos calculs précédents étaient effectués dans XE YE ZE,
notamment la vitesse à l'infini vous pouvez déduire :
Ce
qui permet le calcul de la matrice de passage P = (Pij) du repère écliptique au
repère intermédiaire ( on rappelle que cette matrice est obtenue avec comme
colonnes les composantes des nouveaux vecteurs de base sur les anciens):
NB 1:
Avec une matrice de passage orthogonale, nous savons que la matrice
inverse est la transposée de la matrice de passage. P-1 = tP
NB 2: On
rappelle aussi que les changements de base s'opère ainsi :
CALCUL PRECIS AVEC L'HYPERBOLE DE DESCENTE:
La
figure suivante illustre la géométrie du survol. Supposant fixées la norme de la vitesse infinie d'arrivée et la norme du rayon
vecteur au périgée, vous montrerez sans difficulté que le lieu des
périgées de survol est un cercle de centre H dont vous préciserez les
caractéristiques.
Dès
lors le survol est entièrement défini par un seul paramètre, l'angle y qui positionne le périgée sur le cercle lieu des
périgées.
Vous
calculerez le temps de descente th sur l'hyperbole.
Vous
établirez l'ensemble les relations vectorielles ou scalaires qui suivent et
notamment calculerez au temps ta + th, les conditions de
sortie de la sphère d'influence de Jupiter et calculerez la nouvelle
trajectoire héliocentrique, qui naturellement est paramétrée par y.
Et
pour les conditions de sortie :
CALCUL DE LA TRAJECTOIRE APRES TREMPLIN:
Vous
donnerez l'amplitude moyenne (pouvant
légèrement dépendre du type d'approximation utilisé) DV
du tremplin.
Un
balayage sur y permettra de déterminer celle des
trajectoires qui se rapproche le plus de celle de la sonde Ulysse. Le critère
essentiel de la mission est la recherche d'une inclinaison orbitale importante
sur l'écliptique. Ne cherchez pas à
retrouver exactement la valeur NASA, car nous ignorons d'éventuelles
corrections après le tremplin sur Jupiter. Quelques dixièmes de degrés d'écart
seront acceptables.
NB : Nous
ignorons les contraintes scientifiques imposées à la mission et donc nous ne
pouvons pas discuter les choix de la NASA. De même nous ne savons si des
corrections de trajectoire ont été effectuées.
On acceptera
donc des résultats voisins de la mission réelle.
Calculez
alors les paramètres orbitaux de la nouvelle trajectoire héliocentrique
choisie. Comparez avec les résultats fournis.
SURVOL DES PÔLES DU SOLEIL:
Calculez
les périodes de visibilité des pôles, en admettant que l'étude est possible dès
que la déclinaison écliptique est au dessus de 70° ou au dessous de -70°.
Comparez avec les résultats.
NB
: En pratique, il faudrait se renseigner (Bureau des longitudes ) sur
l'inclinaison précise de l'axe des pôles du Soleil et calculer alors la
LATITUDE HELIOGRAPHIQUE, seule réellement intéressante pour l'expérience.
Enfin,
la mission Ulysse étant prolongée, donnez les créneaux suivants de survol des
pôles, en 2001 notamment.
5°) TRAVAIL N°5 ( Complément intéressant mais non imposé):
Travail
consistant à opérer un double balayage sur l'angle y et également sur le rayon vecteur du périgée.
Etudier alors l'évolution de l'inclinaison orbitale maximum en fonction de rP,
de l'apogée Ra de la trajectoire héliocentrique après tremplin( utile pour une
extension de voyage vers des planètes plus hautes que Jupiter), du périgée Rp
de la trajectoire héliocentrique après tremplin( utile pour une approche du
Soleil ),
6°) TRAVAIL
N°6: PROBLEME DES OPPOSITIONS OU DES CONJONCTIONS :
Vous
évaluerez les angles intéressants ci-dessous et retrouverez les dates de
conjonction et d'opposition, conditions capitales pour les télécommunications (
problèmes d'aveuglement ou de perturbations par des émissions solaires ...).
Vous irez chercher les contraintes imposées à une mission par la nécessité de
communiquer correctement, lors des phases de manœuvres délicates comme le
tremplin ou les opérations fines de corrections de trajectoire.
SPE
(Soleil - Sonde - Terre)
SEP
( Soleil- Terre - Sonde)
nb:
P veut dire PROBE = sonde en anglais.
Il
y a conjonction quand SPE et SEP sont au minimum.
Il
y a opposition quand SPE et SEP sont au maximum.
III COMPTE RENDU :
Outre
les résultats numériques que vous fournirez, vous ne manquerez pas de faire un
rappel détaillé de la mission Ulysse et de la notion de tremplin gravifique.
Vous
éviterez l'abus de tableaux de résultats quand ceux-ci ne sont pas
indispensables. Notamment, les programmes informatiques ne seront fournis qu'en
annexe.
Apportez
le plus grand soin au tracé des courbes et aux annotations qui les
accompagnent.
Rien
ne vous empêche de faire preuve d'imagination et par exemple :
De
présenter les courbes d'évolution de l'ascension droite et de la déclinaison
d'Ulysse vue de la terre.
De
présenter la courbe d'évolution de la dérivée de la vitesse radiale de la sonde
par rapport à la terre, importante pour les problèmes de transmission et
d'effet Doppler.
Etc...
GUIZIOU Robert 25 janvier 2003, revu
mai 2005, sept 2011